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Superligue Européenne, vers une hégémonie des cadors européens ?

  • Andréa
  • 27 janv. 2021
  • 4 min de lecture




Pour la première fois depuis le début des hypothèses de création d’une ligue fermée, la Fifa et ses six confédérations (UEFA, CAF, AFC, CONCACAF, CONMEBOL, OFC), ont publiquement exprimé leurs oppositions face à ce projet. Néanmoins, les initiateurs de cette nouvelle compétition ne sont pas prêts à abandonner cette idée. Mais que savons-nous réellement de cette Superligue Européenne ? Quels en sont les détails ? A qui bénéficiera t-elle et au contraire, qui seront les oubliés de ce chamboulement du football européen ?


L’ébauche de ce projet fou


L’avancée des discussions sur ce rendez-vous du football européen en petit comité est telle, qu’elle laisse d’ores et déjà entrevoir quelques détails.


Selon plusieurs sources concordantes, les bâtisseurs de cette Superligue souhaitent voir vingt équipes y participer. Ces équipes devraient être divisées en deux poules de dix. Les quatre premières seraient qualifiées pour les quarts de finales. Les confrontations à élimination se dérouleraient en matchs-aller retour tandis que la finale se disputerait sur un match.


Parmi ces vingt membres, quinze devraient être permanents. Six clubs anglais (Liverpool, les deux Manchester, Chelsea, Arsenal et Tottenham), trois club espagnols (dont le barca et le réal madrid), trois clubs italiens, deux allemands et un club français ( le PSG). Reste à remplir les cinq sièges vides.


Cinq clubs européens seront invités chaque année. Mais sur quels critères seront-ils sélectionnés ? Si l’on s’intéresse particulièrement à la situation des clubs français, on s’aperçoit de la mise à l’écart de certains clubs qui se sont distingués à l’échelle continentale. Qui d’entre l’OM, Lyon, Saint-Étienne ou encore le Losc participera à cette compétition ?


Réduire le nombre d’équipe pour augmenter les recettes des clubs.


D’un point de vue financier, ce projet est une aubaine pour les grandes écuries européennes.


En effet, les organisateurs espèrent débloquer environ quatre milliards d’euros en droits TV. C’est un montant considérable quand on sait que l’UEFA perçoit 3,25 milliards d’euros pour la ligue des champions, pour la ligue europa ainsi que pour la supercoupe d’Europe.


Mais qu'en est-il de la répartition de ce pactole entre les clubs membres ?


Les quinze clubs permanents recevraient 32,5 % du montant total. L’ensemble des vingt clubs aurait également le droit au même pourcentage. 20 % des droits TV seront réservés en fonction du classement final et pour finir, 15 % accordés aux clubs avec une forte popularité.


Une forte disparité est à craindre entre le club des quinze et le reste. Les cadors européens qui possèdent déjà les plus gros budgets verront ce dernier nettement augmenté.


Vers l’extinction des championnats nationaux ?


L’entreprise de créer cette ligue de football fermée regroupant les meilleurs clubs d’Europe divise sur le vieux continent.


L'une des principales craintes des acteurs du football européen est celle de la fin des championnats nationaux.


Prenons comme exemple la ligue 1. Notre championnat national traverse une crise sans précédent. La cause: des droits TV surévalués et un diffuseur incapable d’assurer le paiement de ses obligations. Rajoutez à cela une pandémie mondiale qui n’épargne aucun secteur.


Dans la perspective où un diffuseur s’aligne sur les quatre milliards d’euro de droit TV, l’attractivité des championnats nationaux diminuera significativement ainsi que le montant de ces derniers. La baisse des droits TV remet en cause la survie de certains clubs. Selon l’Equipe, la part des droits TV dans les revenus des clubs de seconde partie du classement tels que Nîmes ou Reims, seraient supérieure à 60 %. Seul les clubs de haut de tableau pourraient survivre non sans mal à cette baisse de budget due à une diminution des droits TV.


La fin des grandes soirées Européennes ?


Chaque aficionados du ballon rond a en sa mémoire une soirée européenne qu’il l’a marquée. Le 26 mai 1993 pour les marseillais, le miracle d’Istanbul pour les fans de Liverpool ou encore la remontada pour les blaugranas.


L’hyme de la plus belle des coupes retentit, le logo de la ligue des champions s’agite sur le rond central, les tifos des supporters s’élèvent au dessus des tribunes.


La rareté de ces rencontres européennes contribue au charme de cette compétition.

Les finalistes disputent treize matchs par saison. Selon les informations dont nous disposons, chaque club membre de cette nouvelle superligue européenne disputerait au minimum dix-huit rencontres. Nous aurons donc droit à des confrontations entre les meilleurs clubs européens chaque semaines. L’engouement autour de ces rencontres serait moindre et leurs récurrences ôteraient leurs attractivités.



Franchiser les clubs, un football basé sur le modèle américain ?


Sans être vieux jeu ni conservateur nous pouvons affirmé que le sport roi est basé sur un modèle de club.


L’amour du club, les revendications locales avancées par les supporters, l’attachement à la ville où se situe le club font la beauté de notre sport. Cependant, cette réforme du football européen et cette nouvelle compétition redistribue les cartes.


Sur l’aspect sportif, ce modèle se rapproche de celui américain utilisé notamment en NBA. Les quatre meilleures équipes des deux groupes, se retrouveraient dans un « final 8 » ressemblant aux playoffs NBA.


Sur l’aspect extra-sportif, les clubs qui souhaitent intégrer cette ligue fermée glissent vers la notion de franchise.


En effet, une ligue fermée favorise l’émancipation de ces franchises. Plus de promotions ni de relégations. Les équipes sont admises au sein de cette ligue fermée par achat d’une franchise. Cette transformation du football européen n’a pas fini de faire suer les supporters de la première heure...



Les réticences et les mises en garde de la FIFA n’ont fait que mettre du plomb dans l’aile à ce projet de ligue fermée. Annoncé initialement par les analystes en 2024, une supercoupe européenne, attractive pour les clubs fortement endettés par la crise du COVID, pourrait voir le jour dès 2022. Le football européen va t-il se scinder en deux ? Affaire à suivre...

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