Schalke 04 : les raisons de la colère
- Flo
- 20 déc. 2020
- 3 min de lecture
La crise du Covid-19 sévit partout sur le globe et frappe bon nombre de secteurs d’activités y compris le monde du ballon rond.
En effet, si l’on a volontiers mis en lumière les baisses de salaire consenties par les joueurs au printemps pour aider leurs clubs, on ne parle encore que trop peu de l’impact de cette situation exceptionnelle sur le sportif dans certaines équipes.
Club historique de la Bundesliga, Schalke 04 est ainsi aujourd’hui l’exemple type d’une institution subissant la crise du coronavirus de plein fouet sur et en dehors du terrain.

Silence, on coule !
Comme bien souvent dans ce type de situation, les causes sont à trouver du côté de l’équipe dirigeante.
Effectivement, il y règne une instabilité chronique avec pour exemple les récents départs du directeur technique Michael Reschke ou encore du directeur financier Peter Peters.
Cependant, le cas qui a longtemps cristallisé les tensions fut celui de Clemens Tönnies qui a dirigé le club d’une main de fer de 2001 à 2020.
Ce milliardaire allemand, limogé cet été à la suite de propos racistes tenus l’année précédente a en effet conduit l’institution d’une manière totalement opaque jusqu’à la mener au bord du gouffre.
Pourtant, le club de Gelsenkirchen a longtemps brillé grâce à des ressources assez considérables.
Il peut ainsi compter sur une base de fan parmi les plus étendues et ferventes en Allemagne, ce qui assure par la même des rentrées d’argents colossales.
Par ailleurs, la capacité des scouts à dénicher des pépites en D2 (Goretzka, Nübel) ainsi que la formation knappen (Mesut Özil, Julian Draxler, Leroy Sané, Thilo Kherer, Manuel Neuer) ont longtemps été de solides points forts de l’institution
Nonobstant, malgré quelques ventes intéressantes, la direction du club a surtout mis en avant ces dernières années son incapacité à bien vendre, en témoigne les cas de Joel Matip, Christian Fuchs, Sead Kolasinac, Max Meyer, Leon Goretzka ou Alexander Nübel, tous partis gratuitement.

Pour de ne rien arranger, la cellule de recrutement s’est souvent retrouvée peu inspirée ces dernières saisons, enchainant les erreurs de casting et recrutant même certains joueurs au comportement parfois douteux, la récente altercation entre l’entraineur-adjoint Naldo et Ibisevic en étant très certainement l’exemple le plus frappant.
Ce triste constat est d’ailleurs mis en exergue par le bal de coachs talentueux se succédant sur le banc des Königsblauen.
Domenico Tedesco, pourtant longtemps très apprécié des supporters, David Wagner et Manuel Baum ont ainsi à chaque fois servi de fusible pour tenter de résoudre un marasme sportif profond.

Et maintenant ?
Actuel bon dernier de Buli avec 4 points en 13 rencontres et 8 buts marqués contre 36 encaissés, les Blauen comptent parmi les candidats privilégiés à la descente.
Effectivement, leur défaite ce samedi contre l’Arminia Bielefeld (0-1) symbolise à elle seule la faillite mentale qui atteint l’effectif désormais dirigé par l’habituel pompier de service Huub Stevens.
Pire encore, le club n’a plus gagné en championnat depuis le 17 janvier dernier contre le Borussia Mönchengladbach, soit 29 matchs d’affilés sans victoire, et commence donc à dangereusement flirter avec le record en la matière, détenu par le Tasmania Berlin (1955-1956, 31 matchs).
Sur un plan économique, le bilan est tout aussi médiocre puisque les pensionnaires de la Veltins-Arena croulent sous une dette estimée à hauteur de 200 millions d’euros et se sont même retrouvé au bord de la banqueroute durant le confinement.
La situation a d’ailleurs nécessité une aide exceptionnelle de 40 millions d’euros de la part du gouvernement de Rhénanie-du-Nord-Westphalie pour sauver le club.
Cependant, comme à son habitude, Schalke 04 compte sur sa jeunesse pour s’en sortir puisque Levent Mercan, Nick Taitague, Can Bozdoğan, Suat Serdar ou encore Malick Thiaw conservent une belle côte en Europe et pourrait bien aider le club de la Rhur à s’extirper du marasme actuel et à réaliser des ventes conséquentes.
Quoiqu’il en soit, la situation actuelle des Knappen est le fruit d’une gestion calamiteuse typique d’un football moderne malade et d’une « association à but non lucratif » totalement coupée de ses fans qui ne la délaisse pourtant pas, comme le 12 décembre dernier avant une rencontre contre Augsbourg (2-2) où les supporters se sont une fois de plus mobilisé devant le bus de leur équipe pour exprimer leurs remontrances mais également réitérer leurs encouragements.
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