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La NationalMannschaft : les raisons de la crise

  • Flo
  • 5 déc. 2020
  • 5 min de lecture

Après une nette défaite à l’extérieur contre l’Espagne le 17 novembre dernier (6-0), la NationalMannschaft de Joachim Löw est plus que jamais dans la tourmente.

L’avenir du sélectionneur fut d’ailleurs un temps menacé mais une réunion au sommet organisée le lundi 30 novembre par la présidence de la DFB l’a confirmé à son poste pour l’Euro 2021 et Sport Bild évoque même une possible prolongation de deux ans contre l’avis général des divers suiveurs.

Retour sur les raisons d’une crise profonde.


Löw-Bierhoff : Le catalyseur de tous les maux


L’une des raisons principales avancées outre-Rhin par les fans et les médias concernant les difficultés actuelles de l’équipe nationale est avant tout le tandem Joachim Löw-Oliver Bierhoff, présent à la fédération depuis 2004.

En effet, on reproche tout d’abord au directeur général du football allemand de s’être coupé de ses supporters et de leur revendication d’évolution de style de jeu, de baisse du prix des places ou encore de changement de politique sportive.

Cependant, le grief le plus persistant à l’encontre de Bierhoff reste celui de ne poursuivre que des objectifs mercantiles en délaissant largement la gestion sportive depuis la Coupe du monde 2014.


« Jogi » Löw, dont le contrat expire en 2022, est par ailleurs lui aussi la cible de critiques assez virulentes.

Il n’est d’ailleurs un secret pour personne qu’il partira très surement s’il ne réussit pas une performance de très haute volée à l’Euro 2021.

En place depuis 2006, il lui est notamment reproché une mauvaise gestion de son effectif depuis l’Euro 2016.

Effectivement, après la terrible humiliation du mondial 2018 et la grande purge des cadres organisée en 2019, celui qui est de plus en plus perçu comme un énarque têtu du football a tenté de donner les pouvoirs à la nouvelle génération.

Mais, malgré le jeu inadapté au football actuel que propose la Mannschaft et les difficultés criantes des jeunes à assumer leurs nouvelles responsabilités dans un schéma de jeu défaillant, le sélectionneur s’entête à ne pas rappeler les vieux grognards Hummels, Boateng ou encore Thomas Müller dont les retours en grâce ne semble avoir échappé à personne.

Il semble cependant que la débâcle sévillane ait une nouvelle fois porté un coup au capital confiance de Joachim Löw, déjà bien entamé par la lente descente aux enfers des germains.


Un problème générationnel ?


En dehors du problème de direction, de nombreux fans de la sélection sont conscients d’un effectif allemand un peu moins riche qualitativement que les autres grandes nations.

En effet, si le vivier de talent n’est pas non plus catastrophique, il est aisé de constater une difficulté pour les jeunes appelés à exploser au plus haut niveau et à jouer à la pleine mesure de leurs capacités.

Deux cas cristallisent d’ailleurs cette frustration et on retrouve en premier lieu celui du numéro 9 où Timo Werner semble être le seul avant-centre de niveau international, mais qui éprouve malgré tout énormément de difficultés en comparaison à son niveau en club, dû à une utilisation contestable.

La défense reste également un chantier prioritaire étant donné son instabilité.

Jogi Löw opte en effet tantôt pour un 4-2-3-1, tantôt pour un 3-4-2-1 (ou 3-4-1-2), plus certainement pour pallier à cette lacune de qualité que pour instaurer un véritable style de jeu, en changeant sans cesse de défenseurs centraux et en s’appuyant sur des pistons qui s’avèrent inefficaces.

Enfin, l’écart de niveau affiché par certains joueurs entre le club et la sélection divise les suiveurs, en témoigne les cas de Gosens ou Werner.



Qui pour succéder à Löw ?


· Jurgen Klopp


Le succès du technicien allemand est incontestable du coté de Liverpool, en témoigne ses deux dernières saisons où il a notamment remporté une Premier League et une Ligue des Champions.

Klopp est d’ailleurs extrêmement populaire en Allemagne, que ce soit pour sa personnalité atypique et attachante, sa présence dans de nombreuses publicités ou encore ses succès en club.

Cependant, il semble assez peu évident que l’ancien du BVB quitte un Liverpool où son gegenpressing a mis à genoux la Premier League pour rejoindre une Mannschaft à l’avenir incertain.

· Thomas Tuchel


Même si on le sait en conflit ouvert avec Leonardo et très contesté du PSG, Thomas Tuchel est une solution appréciée des fans allemands.

Ayant développé un football attrayant lorsqu’il évoluait en Bundesliga, le natif de Krumbach pourrait en effet bien succéder à Löw après l’Euro.

Il subsiste tout de même des doutes sur sa capacité à gérer un effectif de stars ou à mener un projet sur le très long-terme, comme l’ont mis en lumière ses expériences à Paris et Dortmund.


· Ralf Rangnick


Ralf Rangnick a déjà à plusieurs reprises clamé son envie de diriger un jour une équipe nationale et son excellent travail à Schalke, Leipzig ou encore Hoffenheim fait de lui un candidat crédible à la succession de Löw.

Mais, il est bien connu que Rangnick est un entraineur qui exige un contrôle fort sur ses équipes, en endossant presque un costume de manager à l’anglaise.

Même si cela est gage de sa réussite, rien ne dit que la DFB acceptera de faire confiance à l’ancien de Leipzig, a fortiori quand on connaît la longévité de ses cadres et leur capacité à rester accrocher à leurs fonctions.


· Julian Nagelsmann


Il est d’ores et déjà une des figures montantes du coaching mondial à 33 ans à peine.

S’il était nommé à la tête de la sélection allemande, nul doute qu’il n’hésiterait pas à faire des choix forts pour remotiver son équipe étant donné ses capacités de meneur d’hommes.

Sur un plan tactique, son approche tout à fait moderne du football serait également la bienvenue pour redynamiser une équipe qui se cherche grandement sur le pré.

Malheureusement pour les détracteurs de la direction acutelle, il n’en est qu’à sa seconde année à Leipzig et il semble que l’intéressé veuille avant tout s’épanouir dans le football de club même si le serpent de mer Nagelsmann-Mannschaft ne semble pas prêt de mourir de sitôt.

· Stefan Kuntz


Ce n’est pas le nom le plus clinquant de cette liste mais il n’en est pas moins extrêmement intéressant.

L’actuel coach des U-21 de la Mannschaft a effectivement un CV qui parle pour lui avec notamment depuis 2016 une victoire finale à l’Euro U-21 2017 et une finale lors de l’édition 2019.

Il présente donc l’avantage de connaître bon nombre de joueurs actuels des A et nul doute que son management proche de la méthode Klopp peut aider le groupe à relancer une dynamique d’équipe.

Löw lui-même avait d’ailleurs présenté Kuntz comme un successeur idéal.

Une option assez méconnue donc mais réaliste.


· Hansi Flick


Le passif d’Hansi Flick et son ascension fulgurante avec le Bayern Munich en font un candidat à la fois naturel et improbable pour le poste.

Effectivement, il a connu la montée en puissance de la NationalMannschaft en tant qu’adjoint de Löw entre 2006 et 2014 et est par la suite devenu directeur sportif à la DFB.

Il est donc parfaitement au fait des uses et coutumes du microcosme de la sélection et de la fédération mais il semble peu probable que celui qui est à la tête de l’un des clubs les plus en forme du continent, sortant tout juste d’une saison couronnée de succès, quitte son poste pour rejoindre une équipe sur le déclin.


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